Un océan d’amour

ATTENTION ALERTE COUP DE CŒUR (et Dieu seul sait que je les enchaîne c’est dernier temps).

Un petit bijou sans texte : Un Océan d’amour de Wilfrid Lupano et Panaccione parut au édition Delcourt.

• Résumé :

Ce livre ne contient que des idées pêchées au grand large par Wilfrid Lupano, selon des techniques artisanales respectueuses de l’environnement culturel, et mises en boîte à la sardinerie graphique Panaccione, Milan, Italie (Union Européenne).

Ingrédients : océan (eau, sel, détritus), amour (eau de rose, baisers, mariage), sardines, mouettes, crêpes, homard, Bigoudènes endeuillées, sauce (aventure, suspens, second degré, drame sentimental, rebondissements absurdes, gags désopilants), Che Guevara (0,5%), arôme artificiel de Vierge Marie.

Garanti sans dauphins, ni textes ni onomatopées.

Peut contenir des traces de pictogrammes

À consommer de préférences avant que l’océan ne fasse plus rêver.

• Mon avis :

C’est vraiment difficile de dire pourquoi je l’aime parce-que j’ai l’impression que c’est évident, qu’il y a tout dans cette BD, tous les sujets qui (me) touche. Soit : l’amour, l’environnement, la bêtise humaine, la simplicité, l’amitié, la diversité, la gentillesse, … Une BD riche en émotion et surtout en bonne humeur, préparez-vous à jubiler !

D’un coté on suit les aventures d’un petit (mais vraiment petit) pêcheur binoclard et breton happait en mer par un cargo cyclopéen ravageant les bancs de poissons, épuisant les réserves, et de l’autre celle d’une Bigoudène bien en chaire, championne de la crêpe et du tricot, prête à tout pour retrouver son chère et tendre disparu. Deux personnages absolument adorables tant ils transpirent la simplicité, la générosité et dégagent un humour certain. Comment ne pas trouver adorable ce matelot au lunette plus grosse que sa tête et cette grande femme autoritaire deux fois plus haute et large que son époux ? Comment ne pas craquer face à leur geste tendre d’une simplicité, d’une vérité et d’une sincérité extrême, l’un envers l’autre ?

Les deux amoureux vont être séparés, vivant chacun de leur coté une odyssée où chacun enchaineront les rencontres singulières : une mouette fidèle, des modeuses folles de tricot, des pirates festifs, le Cuba sous Castro,… Et tout ça en pointant du doigt, sans lourdeur, la pollution, la mal-bouffe et autres petites choses qui caractérisent notre époque. Tout en finesse quoi, la classe jusqu’au bout.

La couverture m’avait attiré de loin comme un papillon vers la lumière (non je ne me targue pas d’être un papillon.. Je crois bien qu’il me manque la légèreté et autre qualité propre à l’espèce héhé) et à l’ouverture du bouquin, j’ai finis d’être conquise. Le graphisme est épurée, les couleurs en raccord avec l’univers, les personnages expressifs, le dynamisme est au rendez-vous, les pleines pages sont à contempler.

J’ai même l’impression que sans texte, on est d’autant plus amené à apprécier l’image et surtout à VRAIMENT la regarder (souvent en BD, on lit, on survole la vignette puis on passe à l’autre… Sans prendre le temps d’un vrai regard, n’est-ce pas ?).

Une BD au grand cœur, pleine d’humanité et d’espoir (l’humilité et l’amour simple existent-ils encore ?). Je ne vous en direz pas plus, si vous voulez passer un moment léger et désopilent, faites un salto arrière dans Un océan d’amour.

À très vite 🙂

La Chouette Lectrice.